Dans le monde d’aujourd’hui et les remous en cours et à venir, êtes-vous confiant sur le fait d’avoir ou de vouloir des enfants ?

  • jamesNFCN@jlai.lu
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    1 year ago

    J’ai souvent vu et entendu la comparaison assez facile entre la crise écologique vecue par les jeunes générations actuelles et la vie sous la menace d’un conflit majeur nucléaire vécue par les générations pré - années 90.

    La comparaison est entendable mais complètement bancale de mon point de vue.

    Premièrement, on compare une menace hypothétique “tout ou rien” pour le nucléaire dont le déclenchement depend uniquement de volonté d’une poignée de personnes, avec un fait déjà établi qui va s’aggraver plus ou moins en fonction de la volonté de milliards de personnes.

    Deuxièmement, on compare des conséquences immédiates pour le nucléaire avec des conséquences qui vont se faire sentir sur le long terme par de nombreuses générations.

    Enfin, le fait même d’avoir des conséquences sur de nombreuses générations va entraîner des regressions économiques et societales qui sont plus que simplement revenir deux ou trois générations en arriere : des pertes de production agricole (non-hypothetique malgré le techno-solutionisme), des difficultés économiques (lié à un système d’échange qui se déséquilibre) des migrations de masses (parce que les gens vont pas rester mourir sur place), l’avènement de systèmes politiques autoritaires, etc. En comparaison l’hiver nucléaire tout le monde meurt et c’est terminé.

    La perte d’optimisme se comprend de mon point de vue.

    • keepthepace@slrpnk.net
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      1 year ago

      Je pense que la perte d’optimisme est le départ et que vous cherchez à justifier les choses en partant de ça.

      des pertes de production agricole (non-hypothetique malgré le techno-solutionisme)

      C’est drôle parce que c’est complètement faux Les rendements agricoles augmentent depuis un siècle et continuent et on a une marge de fou avant que toutes les terres agricoles du monde soient optimisées.

      Alors “techno-solutionisme”, d’accord pour pas compter que sur ça, mais nier l’existence du progrès technologique et supposer qu’il va s’arrêter demain, ça me parait pas non plus raisonnable.

      des migrations de masses (parce que les gens vont pas rester mourir sur place)

      Oui, ils vont bouger et partir des terres agricoles, mais l’effet environnemental sera faible comparé à l’exode rural, phénomène qu’on a connu et auquel on a survécu. Ces migrations sont en grande partie internes aux pays. Et les conneries sur les centaines de millions de “réfugiés climatiques” sont le fait de gens peut-être pas mal intentionnés, mais qui en tous cas ont très mal lu les prédictions et leur ont attribué un sens qu’elles n’ont pas.

      l’avènement de systèmes politiques autoritaires

      On a vu pire, bien pire:

      Aidons l’Inde parce que si la plus grosse démocratie du monde tombe dans un régime autoritaire, ça va faire des dégâts, mais non, on n’est en fait pas loin d’un plus haut historique en terme de sociétés libres dans le monde.

      La crise environnementale est un truc à résoudre, mais c’est relou qu’on soit passé d’un “on s’en fout, je veux juste une grosse bagnoles” à “On va tous mourir! Arrêter de faire des enfants, dans 30 ans on bouffe des rats!”. Y a pas moyen d’avoir un juste milieu bordel?

      • jamesNFCN@jlai.lu
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        1 year ago

        Je pense que la perte d’optimisme est le départ et que vous cherchez à justifier les choses en partant de ça.

        Absolument pas. La perte d’optimisme est une conséquence de la prise de conscience plus ou moins généralisée de l’avenir écologique car plus médiatisé et donc mieux connu en moyenne. Mais la perte d’optimisme ne se justifie pas que pas ça. Je pense que le passage de “chute du mur de berlin, fin de l’histoire on ne peut que prosperer” -> menace terroriste années 2000 puis 2010 + crises économiques plus ou moins impactante + retour de la guerre en Europe + Internet, outil utopique de liberté qui devient quelque chose de bizarre ; ne peut que créer un sentiment de perte de confiance en l’avenir.

        Attention, je ne dis pas que c’est inéluctable et que “il faut arrêter de faire des enfants et que on va tous mourir”. Je dis juste qu’il y a une appréhension vis-a-vis d’un avenir qui sera très différent de ce aurait pu attendre initialement et qui empêche les gens de se projeter.

        Bon après on peut discuter sur les pertes de rendement agricole lié à la crise écologique mais ce qu’on voit sur la courbe du taux de production par hectare c’est qu’en France on est sur un plateau (convergence vers un optimal) et que ca nous empêche pas de perdre entre 10 et 20% de production agricole à chaque fois qu’on à une canicule, qui sont de plus en plus fréquentes. Donc on aura une perte de production in fine. À l’echelle mondiale ca sera pareil, même si je suis d’accord il reste des marges de production dont on ne connait pas la nature (ex: la marge de production au Brésil ou en Afrique est-elle la même que celle qu’on a pu avoir compte tenu que ces zones géographiques font être très impacté par les modifications des cycles de l’eau et de l’augmentation moyenne des températures)

        Pour finir, c’est justement parce qu’il y a déjà eu des choses équivalente (gouvernement authoritaires, migrations, etc…) qui fait qu’il y a une appréhension de l’avenir. Donc oui il y a eu pire, mais non c’est pas parce qu’il y a eu pire qu’on peut accepter de revenir vers ces situations sans broncher.

        Ps : les centaines de millions de réfugiés climatiques ne sont pas des conneries, c’est appuyé notamment par le GIEC et les nations unies : https://www.oxfamfrance.org/migrations/vers-une-augmentation-croissante-du-nombre-de-refugies-climatiques/

      • jamesNFCN@jlai.lu
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        1 year ago

        Je pense que la perte d’optimisme est le départ et que vous cherchez à justifier les choses en partant de ça.

        Absolument pas. La perte d’optimisme est une conséquence de la prise de conscience plus ou moins généralisée de l’avenir écologique car plus médiatisé et donc mieux connu en moyenne. Mais la perte d’optimisme ne se justifie pas que pas ça. Je pense que le passage de “chute du mur de berlin, fin de l’histoire on ne peut que prosperer” -> menace terroriste années 2000 puis 2010 + crises économiques plus ou moins impactante + retour de la guerre en Europe + Internet, outil utopique de liberté qui devient quelque chose de bizarre ; ne peut que créer un sentiment de perte de confiance en l’avenir.

        Attention, je ne dis pas que c’est inéluctable et que “il faut arrêter de faire des enfants et que on va tous mourir”. Je dis juste qu’il y a une appréhension vis-a-vis d’un avenir qui sera très différent de ce aurait pu attendre initialement et qui empêche les gens de se projeter.

        Bon après on peut discuter sur les pertes de rendement agricole lié à la crise écologique mais ce qu’on voit sur la courbe du taux de production par hectare c’est qu’en France on est sur un plateau (convergence vers un optimal) et que ca nous empêche pas de perdre entre 10 et 20% de production agricole à chaque fois qu’on à une canicule, qui sont de plus en plus fréquentes. Donc on aura une perte de production in fine. À l’echelle mondiale ca sera pareil, même si je suis d’accord il reste des marges de production dont on ne connait pas la nature (ex: la marge de production au Brésil ou en Afrique est-elle la même que celle qu’on a pu avoir compte tenu que ces zones géographiques font être très impacté par les modifications des cycles de l’eau et de l’augmentation moyenne des températures)

        Pour finir, c’est justement parce qu’il y a déjà eu des choses équivalente (gouvernement authoritaires, migrations, etc…) qui fait qu’il y a une appréhension de l’avenir. Donc oui il y a eu pire, mais non c’est pas parce qu’il y a eu pire qu’on peut accepter de revenir vers ces situations sans broncher.

        Ps : les centaines de millions de réfugiés climatiques ne sont pas des conneries, c’est appuyé notamment par le GIEC et les nations unies : https://www.oxfamfrance.org/migrations/vers-une-augmentation-croissante-du-nombre-de-refugies-climatiques/

        • keepthepace@slrpnk.net
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          1 year ago

          Bon après on peut discuter sur les pertes de rendement agricole lié à la crise écologique mais ce qu’on voit sur la courbe du taux de production par hectare c’est qu’en France on est sur un plateau

          En France on a assez de bouffe et une population stable, une population paysanne qui diminue. Il n’y a aucune raison d’améliorer les rendements. Au niveau du monde, la production continue:

          Ps : les centaines de millions de réfugiés climatiques ne sont pas des conneries, c’est appuyé notamment par le GIEC et les nations unies : https://www.oxfamfrance.org/migrations/vers-une-augmentation-croissante-du-nombre-de-refugies-climatiques/

          Dans ce cas trouve une source du GIEC ou de l’ONU qui cite sa méthodo. J’ai fait l’exercice (ça prend des heures je suis au taff là) et à chaque fois que tu remontes d’un cran vers la source scientifique, tu te rends compte qu’un “détail” a été enlevé. Selon ton article:

          21,5 millions de personnes ont été déplacées chaque année de force, à cause de catastrophes telles que des inondations, des tempêtes, des incendies ou des températures extrêmes.

          Je fais sûrement partie du nombre. En 2019 j’habitais pile sur la trajectoire de Hagibis. On nous a demandé d’évacuer pour une nuit au gymnase. On l’a pas fait car on avait une des rares maisons solides du village, mais plusieurs voisins menacés par des glissements de terrain ont pris l’option, et une place était prévue pour nous. Ce sont selon les définitions utilisées pour faire ces gros nombres, des “migrants environnementaux”. Tu sais ce qui est un migrant environnemental aussi? Un enfant d’agriculteur qui va chercher du boulot à la ville parce qu’il n’y en a plus à la ferme.

          Le diable est dans les détails et il y en a beaucoup dans la fabrication de ces nombres.

      • bouh@lemmy.world
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        1 year ago

        Bordel on est dans le climat-scepticisme ici maintenant ?!

        C’est fou tant d’aveuglement sur ce que l’avenir nous apporte… On est pas dans la merde…