Des agriculteurs français demandent à Emmanuel Macron de « rester ferme »

Alors que le président brésilien Lula va rencontrer Emmanuel Macron vendredi 23 juin, des agriculteurs français ont appelé le chef de l’État à camper sur ses positions et à refuser la signature de l’Accord entre l’UE et le Mercosur.

Lula et Emmanuel Macron vont déjeuner ensemble vendredi en marge du Sommet pour un nouveau pacte financier international organisé à Paris. Au menu, un sujet sensible : l’accord de libre échange en cours de négociation entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) depuis plus de vingt ans.

«Je veux parler au président Macron parce que la France est très dure dans la défense de ses intérêts agricoles» mais «les autres (pays) ont aussi le droit de défendre leur agriculture», a déclaré Lula jeudi lors d’une conférence de presse à Rome.

La Commission européenne défend les positions du président brésilien et appelle à signer au plus vite l’accord.

Mais pour Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA, pas question de céder aux désirs du président brésilien. Le président du premier syndicat agricole a appelé Emmanuel Macron à «rester ferme» sur la position de la France, dans une lettre publiée jeudi 22 juin.

«En l’état, cet accord permettrait l’importation de plusieurs centaines de milliers de tonnes de sucre, d’éthanol, de viandes bovines, de volaille ou encore de maïs issues de systèmes agricoles aux antipodes des normes exigées des agriculteurs européens», écrit Arnaud Rousseau.

«Il serait une source de distorsion de concurrence inacceptable engendrant de nouvelles pertes de production sur le territoire français», poursuit-il.

Les interprofessions agricoles et agroalimentaires de la volaille (Anvol), des céréales (Intercéréales) et de la viande bovine et ovine (Interbev) se sont également jointes à l’appel de la FNSEA.

Pour le moment, la France refuse de signer l’accord, notamment pour des raisons liées à l’environnement. Lors d’un déplacement au Salon de l’agriculture en février dernier, Emmanuel Macron avait rappelé que les pays du Mercosur ne respectaient ni l’Accord de Paris pour le climat, ni les contraintes sanitaires imposées aux agriculteurs européens.

Le 13 juin dernier, les députés ont adopté une résolution en faveur d’une réouverture de l’accord pour y intégrer des clauses miroirs (réciprocité des normes). Le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, s’était dit en phase avec les revendications de la résolution, sans affirmer qu’il les défendrait devant les institutions européennes invoquées dans l’affaire.

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