Les pratiques des modestes économes reposent aussi sur un sens moral. Objectivement, ces modes de vie sont « écolos » dans la mesure où ils émettent peu de CO2. Mais pour elles et eux, ce n’est pas être « écolo » c’est « du bon sens ». Ce « bon sens économe », on le retrouve dans toutes les pratiques : « c’est normal de ne pas gaspiller », « de faire durer », « de faire attention à son argent ». Et il serait « mal » de ne pas faire comme cela. Il y a des continuités et ce qui compte pour elles et eux, c’est que la vie continue ainsi, sans volonté d’ascension sociale particulière.
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Les modestes économes ne s’autodéfinissent pas comme « écolo » même si pour elles et eux, faire durer, ne pas jeter, faire son compost, récupérer l’eau pour la réutiliser, est quelque chose d’acquis depuis l’enfance.
Par exemple, les vêtements « abîmés » sont utilisés pour des travaux extérieurs et lorsqu’ils ne peuvent être plus portés, ils sont transformés en chiffons. Les emballages sont utilisés plusieurs fois, et compostés lorsqu’ils sont trop usés ou utilisés pour faire démarrer le feu.
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Ils disent qu’ils ont toujours cultivé en « bio », mais sans l’appeler comme cela parce que c’est l’utilisation de pesticides qui n’est pas « normale ». Et ils se demandent pourquoi il faut apposer une nouvelle étiquette sur des pratiques qui existaient avant.
C’est très vrai et en tant que rural c’était ma première réaction en découvrant l’article et le contexte de l’étude haha
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Ouais c’est trop bizarre, c’est comme si la vie citadine avait tellement artificialisé nos existences que les gens sont impressionnés de redécouvrir ce qui était normal
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Super intéressant. C’est clair que ça va devenir important de savoir réparer les choses dans un monde aux ressources limitées.
Dans la même idée, Open Farm.
Oui, la conclusion est très belle
L’écologie dominante n’est pas juste une écologie qui impose quelles sont les bonnes pratiques, c’est aussi une écologie qui moralise les classes populaires, qui dit qu’elles font mal en termes environnementaux et notamment à la campagne, qu’elles prennent trop leur voiture, qu’elles isolent mal leur maison… C’est aussi une écologie qui invisibilise ces pratiques.
Mon travail vise à attirer justement l’attention sur ces personnes-là qui font déjà énormément de choses. Leurs modes de vie, sans les romantiser, sont complètement viables dans le futur. Ce qui leur est transversal, c’est le fait de prendre soin : prendre soin de l’environnement, des objets, des gens autour de soi. Il faut que les politiques regardent du côté de ces modes de vie sobres ruraux qui existent depuis très longtemps. Ils ont tendance à réinventer ces modes de vie, sans s’intéresser à celles et ceux qui les pratiquent déjà.
Ça rejoint toute les structures rurales : CUMA,Atelier paysan, echange d’outil et mise en commun des ressources. Mais c pas facile, non plus.
C’est aussi une question économique.