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    1 year ago

    Le mur de paye de ElPais est tombé 😎. C’est qui le gangster ?

    https://txtify.it/https://elpais.com/cultura/2020/01/10/actualidad/1578660328_881702.html

    Traduction:

    LE VOL AU MUSÉE CHINOIS DE FONTAINEBLEAU

    Le vol au musée chinois du château de Fontainebleau, au sud de Paris, avait un prix à six chiffres.

    La mafia chinoise allait payer près de 800 000 euros au gang dirigé par le gangster madrilène Juan María Gordillo Plaza, alias El Niño Juan, pour voler pour eux diverses pièces de porcelaine de la précieuse collection d’art asiatique de l’impératrice Eugenia de Montijo, épouse espagnole de Napoléon III.

    Une partie des vases, et autres objets contenus dans l’une des vitrines de l’exposition a été trouvée en possession des criminels espagnols.

    Les sources policières soupçonnent qu’El Niño Juan et le reste de son groupe avaient également l’intention de voler d’autres pièces, qu’ils essaieraient ensuite de vendre en Espagne par l’intermédiaire de marchands chinois.

    Pour réaliser le casse, le célèbre braqueur était accompagné de deux autres criminels bien connus de la police espagnole. Juan Carlos Quintero et Gabriel Lanzas, alias ‘l Lanzas’ tous deux membres du crime organisé, spécialisés dans le vol de voitures et les “butrones” (une technique pour trouer les murs et les portes blindées). Les deux autres membres du groupe, identifiés comme Óscar Andreu et Juan Carlos Herranz, avaient un rôle secondaire. Leur mission consistait à acheter dans les magasins les vêtements sombres et le matériel de serrurerie nécessaires à la réalisation du vol. Tous ont été arrêtés par la police française au petit matin du 28 décembre dernier, ainsi qu’un ressortissant chinois identifié comme Hu Shouyang, âgé de 45 ans.

    Hu Shouyang, 45 ans, n’a pas d’antécédents judiciaires en Espagne ni en France. Il est considéré par les enquêteurs comme le lien présumé entre la mafia chinoise et le groupe espagnol. Il était chargé de payer les cinq Espagnols avec sa carte de crédit pour toutes leurs dépenses, de leur hébergement à l’achat du matériel et des billets pour se rendre à Fontainebleau visiter le musée, il leur a aussi payé l’hôtel.

    L’enquête a commencé en Espagne, lorsque des informations sont parvenues aux spécialistes de la criminalité organisée de l’Office national de lutte contre la drogue et le crime.

    Ils ont appris que le criminel espagnol bien connu avait été chargé de cambrioler, en échange d’une importante somme d’argent, un musée français consacré à l’art chinois bien qu’à l’époque le musée spécifique n’était pas encore connu. Cette information a été portée à la connaissance de la police française et a conduit au lancement de l’opération Bamboo.

    La surveillance du premier suspect a permis dans un premier temps de localiser un deuxième membre du groupe, avec lequel il s’est entretenu en France. Là, ils ont rencontré trois autres individus qui ont finalement été identifiés comme des criminels espagnols. Au total, ils cumulent ensemble plus de 120 antécédants judiciaires pour tous types de crimes et délits.

    Pendant plusieurs jours, les cinq personnes, qui prétendaient ne pas se connaître, sont restées dans la ville de Nantes puis ont séjourné dans la ville de Nemours, au sud de Paris, à seulement 17,5 kilomètres du château de Fontainebleau. Deux jours avant la date choisie pour le casse, ils se sont retrouvés dans un hôtel Ibis, El Niño Juan a eu une réunion avec trois Chinois, dont Shouyang selon des sources policières.

    L’enquête de la police suggère que le plan du gang était d’attaquer le musée la nuit, une fois qu’il avait fermé ses portes au public.

    Pour ce faire, les membres du groupe devaient porter les vêtements noirs qu’ils venaient d’acheter dans un supermarché de sport bien connu et ils porteront les pics, les haches, le matériel de coupe et les tournevis à cet effet. Le point choisi pour accéder à l’intérieur était une porte en bois du château, qui donnait un accès direct aux salles du musée.

    Une fois à l’intérieur, la cible était un certain nombre d’objets qui étaient marqués sur une photo faite lors d’un repérage par un membre du groupe.

    Pour atteindre le musée et prendre la fuite, le groupe a volé une Mercedes Classe A et une Renault Espace en utilisant une technologie de pointe.

    “Ils n’ont rien laissé au hasard”, explique l’inspecteur en chef de la Brigade du patrimoine de la police nationale, Fernando Porcel.

    Enfin, au petit matin du 28 décembre, jour choisi par le gang pour effectuer le braquage, la police française a arrêté les Espagnols et le ressortissant chinois. Vers 1 heure du matin, deux Espagnols sont arrêtés sur le parking de l’hôtel. Peu après, l’agent de liaison présumé de la mafia, qui avait payé les frais de transport, a été arrêté. Et à six heures du matin, les trois autres Espagnols ont été capturés.

    Les six détenus restent en prison et sont accusés par la justice française de “participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime” ainsi que de “vol et recel en bande organisée”.

    Deux autres ressortissants chinois, détectés lors des réunions préparatoires au vol, et qui se déplaçaient dans un véhicule tout-terrain immatriculé en Italie, n’ont pu être localisés et sont toujours en fuite.

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    1 year ago

    Cinq Espagnols et trois Chinois soupçonnés d’avoir préparé un cambriolage d’ampleur afin de dérober des antiquités asiatiques sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris.

    En ce soir d’hiver 2019, un discret groupe d’Espagnols musarde au milieu du public du château de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Aucun détail n’échappe à ces visiteurs consciencieux. Ils sont absorbés par la beauté des vases, des pierreries et des meubles en bois précieux du « musée chinois », cette fabuleuse collection d’antiquités asiatiques rassemblée par Napoléon III et l’impératrice Eugénie. Mais les compères ne se satisfont pas de la visite balisée : ils documentent aussi la disposition des vitrines, la taille des fenêtres, la localisation des bouches d’égout et la solidité des grilles extérieures.

    Ils reviendront bientôt sur les lieux, et ils seront mieux équipés. Le 21 décembre, à 18 h 12, ils passent en caisse du magasin Bricorama le plus proche. Montant de la facture : 398 euros. Une échelle, un chalumeau, un diable pliant, une paire de gants d’hiver, deux tendeurs, un coupe-boulon et un arrache-clou. Cette équipe de cinq ­ Madrilènes, âgés de 33 ans à 45 ans, ignore qu’elle est prise en filature par l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels qui a reçu un « tuyau » de la police judiciaire espagnole. Il était question d’un vol en préparation et d’un musée non identifié, disposant d’œuvres orientales. A voir le manège des monte-en-l’air présumés, la cible fait peu de doute.

    Les bricoleurs ont établi leur quartier général à Nemours (Seine-et-Marne), dans les hôtels Ibis et Formule 1. Mais ils ne sont pas seuls. Trois ressortissants chinois, arrivés en voiture d’Italie, grenouillent dans les parages. C’est l’un d’entre eux, S. Hu, 45 ans, résidant à Borso del Grappa (Italie), qui a payé l’hôtel pour toute la troupe. D’après les enquêteurs, et selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris signée le 26 avril, dont Le Monde a pris connaissance, il est le commanditaire d’un cambriolage désormais imminent.

    Tunnel et issue champêtre

    Les conversations sur l’application chiffrée Signal entre les malfrats ibériques et leur donneur d’ordre chinois précisent les objets d’art à prioriser (des vases, en particulier) autant que la stratégie d’action, impliquant un tunnel et une issue champêtre. Mais, à mesure qu’approche le jour J, le ton monte quant à la nécessité de disposer d’un 4 × 4 pour s’extirper des abords du château, plus boueux que prévu. A défaut de véhicule tout-terrain, les Espagnols volent coup sur coup une Renault Espace et une Mercedes Classe A. M. Hu, de son côté, commence à douter de ses hommes de main. Sont-ils assez aguerris pour commettre pareil forfait ? Il ne peut temporiser plus longtemps.

    Le 28 décembre 2019, à 00 h 43, les cambrioleurs sont interpellés alors qu’ils se dirigent à pas de loup vers leurs voitures, garées sur le parking de l’hôtel. Deux minutes plus tard, M. Hu est arrêté à son tour. Les pensionnaires du Formule 1 suivront, au petit matin. Les perquisitions des chambres et des véhicules révèlent leur panoplie complète : disqueuse, spray anti-agression, burin, gants, cagoules… Une information judiciaire est ouverte le 31 décembre 2019, notamment des chefs d’association de malfaiteurs en vue de commettre le crime de vol en bande organisée.

    Face aux enquêteurs, les mis en cause déroulent d’abord la même justification touristique. Une histoire de copains en goguette, venus visiter Paris et Fontainebleau, avec un détour par ce petit musée chinois, conseillé, dira l’un, par un certain « Sergio ». L’achat d’une hache ? Un cadeau à ramener en Espagne, car ce type d’accessoire est moins cher et de meilleure qualité en France. Les cagoules ? Oscar A. E. confesse en « avoir toujours une sur [lui] », avant d’indiquer qu’il leur « arrivait de se déguiser pour rigoler ». Les intempestifs allers-retours aux abords du château sont excusés par la difficulté à trouver une place pour se garer. Les repérages à pied autour du musée n’auraient rien de suspect non plus : une simple balade « pour acheter des crêpes ».

    Ce scénario des touristes ingénus s’effrite au fil des auditions. Surtout après les déclarations de Juan Carlos Q. S., qui se présente comme le chauffeur du groupe. D’après lui, les commanditaires auraient promis à chacun 10 000 euros pour mener à bien la mission. Une besogne trop ambitieuse au vu du pedigree des Espagnols. Réaliser un tel méfait « est impensable pour quatre abrutis de Madrid », s’insurge le transporteur, pris de remords. Oscar A. E. confirme que la promesse initiale de « lancer un caillou dans une maison et prendre une figurine » était moins ambitieuse que le casse d’un musée sous haute surveillance…

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      1 year ago

      Un certain « Chinois d’Espagne »

      De fait, ce groupe apparaît comme un agrégat de camarades, parfois amis d’enfance, dont certains sont des délinquants occasionnels. L’un est au chômage, un autre vend des sandwichs. Deux d’entre eux ont un profil plus chevronné. Notamment Juan Maria G. P., surnommé « El Nino Juan », qualifié par le magistrat instructeur d’« aguerri aux cambriolages, expert de la conduite automobile et très dangereux ». C’est lui qui se renseigne sur Internet au sujet du « museo de fuentenebleau », tandis que sur WhatsApp son acolyte Juan Carlos H. G. est chargé de communiquer avec un donneur d’ordre baptisé « Chin ».

      Le commanditaire présumé, M. Hu, simple mécanicien selon ses dires, justifie d’abord sa présence en France comme une prospection en vue de trouver un restaurant à retaper, puis il évoque l’achat d’un tableau de Dali, et enfin l’occasion de jeter un œil à une collection d’art, toujours pour le compte d’un certain « Chinois d’Espagne », sans jamais pouvoir le nommer. A l’entendre, cet homme insaisissable serait le vrai le chef d’orchestre de l’opération.

      La poursuite des enquêtes en Espagne ne donnera ni nom ni visage à ce « Chinois d’Espagne ». En Italie, en revanche, deux proches de M. Hu, eux aussi du voyage hivernal à Fontainebleau, sont retrouvés en application d’un mandat d’arrêt européen. Le premier, D. Liu, est arrêté près de Vérone, le 16 janvier 2022. L’autre, Y. Li, le 12 août 2022, à Prato. Cette ville de Toscane est connue pour sa communauté chinoise nombreuse et très organisée, réputée dans le domaine de la confection textile. D’après les enquêteurs spécialisés, c’est en Chine que pourraient être revendus les objets précieux du musée de Fontainebleau, hors de tout cadre légal, tant ils seraient aisément repérés par des experts s’ils devaient ressurgir dans une vente aux enchères publiques.

      La question des instigateurs du casse, comme du devenir attendu des œuvres ciblées, sera au programme du procès en correctionnelle des cinq Espagnols et des trois Chinois, dont la date d’audience n’est pas encore fixée, qui devra confronter les autoproclamés « abrutis de Madrid » à leurs énigmatiques commanditaires. Au-delà de ce défi, sans doute sera-t-il aussi question d’un autre mystère ayant pour cadre ce même cabinet de curiosités aux trésors si convoités : celui du vol de la nuit du 1er mars 2015. En sept minutes, une quinzaine d’objets asiatiques inestimables avaient été dérobés. Ni ce faramineux butin ni les auteurs du casse n’ont été à ce jour retrouvés.