La température de la Méditerranée a atteint les 30 degrés, mercredi 27 juillet.

C’est quatre à six degrés de plus que la moyenne, et cette canicule marine a déjà des conséquences sur la biodiversité. Lesquelles, et quel avenir pour certaines espèces marines ?

Depuis quelques semaines, les relevés de cette océanographe s’affolent. Elle mesure la température de l’eau en baie de Calvi (Haute-Corse). Le constat est sans équivoque, la Méditerranée fait face à une canicule marine exceptionnelle. “Il fait quasiment trois degrés de plus chaud que l’année dernière, exactement à la même époque”, dit Lovina Fullgrabe, océanographe à la Station de recherches sous-marines et océanographiques (Stareso) de Calvi.

Prolifération de poissons destructeurs

En d’autres lieux de la Corse, l’eau est montée jusqu’à 30 degrés. Cette anomalie thermique inquiète les scientifiques, car la Méditerranée est la mer qui se réchauffe le plus vite. Le phénomène s’accentue au rythme du dérèglement climatique. Ainsi, en 40 ans, ces vagues de chaleur ont été multipliées par deux. Les fortes températures ravagent les fragiles herbiers marins. Considérés comme les poumons de la mer, ils constituent un habitat vital pour de nombreuses espèces, désormais menacées. Des algues envahissantes asphyxient les massifs coralliens. Attirés par cette eau chaude, des poissons destructeurs prolifèrent aussi. 1 000 espèces exotiques ont déjà migré vers nos côtés.